La vallée de la Meurthe

La source, le bassin versant, les affluents, les écosystèmes

Etymologie

D’où vient « la Meurthe » ? L’étymologie celte de la Meurthe (Murta) désigne les alluvions et les terres d’alluvionnement, et par extension les eaux qui charrient, qui apportent ou enlèvent ces matériaux alluvionnaires. Le terme inclue non seulement les eaux courantes, mais aussi les bras morts et les épanchements de la nappe phréatique. Jusqu’au milieu du Moyen Âge, de nombreux cours d’eau n’avaient pas été canalisés, régulés, rectifiés, et les embâcles naturels (entrelacs d’arbres et branches) et barrages de castors pouvaient former de larges seuils naturels capables d’élargir le fleuve et d’encourager la formation

Les formations géologiques

Hydrographie

La Meurthe, d’une longueur totale de 160,6 km, prend sa source dans la commune du Valtin et se jette dans la Moselle à Pompey, après avoir traversé 53 communes.

Meurthe (rivière) — Wikipédia (wikipedia.org)

http://www.eptb-meurthemadon.fr/la-meurthe

Au fil de la Meurthe (Les cahiers du scalen) : la Meurthe peut être scindée en 3 tronçons séquences paysagers

La Meurthe amont : de la Schlucht à Baccarat

La Meurthe médiane : de Baccarat à Lunéville

La Meurthe aval : de Lunéville à la confluence avec la Moselle file:///C:/Users/pmbon/Downloads/Cahier%2033_Au%20fil%20de%20la%20Meurthe_BD%20(2).pdf

Faune et flore

La Meurthe est l’un des derniers cours d’eau de France à pouvoir divaguer librement. La vallée garde ainsi un caractère sauvage et une richesse en milieux humides. Elle est répertoriée zone humide d’importance nationale.

Plusieurs habitats naturels d’intérêt européen longent la rivière : prairies humides, végétation de cours d’eau, végétation palustre (des marais), bancs de graviers et de sables, saulaies, aulnaies et frênaies.

Du côté des espèces animales, le Petit Gravelot affectionne les bancs de sable, le Triton crêté et le Sonneur à ventre jaune peuplent les mares ou ornières forestières. Quant aux chauves-souris, une colonie de Grand murins (1 000 individus environ) a élu domicile à Baccarat.
 

Des sites d’intérêt écologique

Les vallées de la Meurthe et de ses affluents abritent de nombreux sites d’intérêt écologique d’intérêt régional à européen. Parmi les sites particulièrement intéressants, les secteurs classés « Natura 2000 » traversés par les cours d’eau correspondent à des vallées alluviales d’enjeux majeurs : La vallée de la Meurthe, du collet de la Schlucht au Rudlin

Un des plus beaux ruisseaux d’altitude du versant lorrain des Vosges dans une vallée très préservée, bordée de prairies de fauche ou à haute végétation et pâtures. On y observe un ensemble de criquets typiques de Hautes Vosges. Les eaux d’excellente qualité du ruisseau abritent un ensemble exceptionnel d’Invertébrés : Plécoptères (+ de 32 espèces), Trichoptères (+ de 19 espèces), Ephémères (+ de 15 espèces dont 7 espèces d’intérêt régional à national). Elles abritent également le Chabot (Cotus gobio), poisson d’intérêt européen. Plusieurs espèces de chauves-souris ont été recensées dans la vallée, parmi lesquelles le Grand murin, espèce d’intérêt européen.

 Vallée de la Meurthe de la Voivre à Saint-Clément et tourbière de la Basse Saint-Jean

La Meurthe à Azerailles (CD54 – SARL 4 Vents)

C’est la vallée alluviale de la Meurthe, bordée de prairies humides et de forêts à aulnaies marécageuses et à saulaie arborescente à Saule cassant.  Divaguant librement sur ce tronçon, le lit de la Meurthe est en constante évolution (recoupage de méandres, dépôt de bancs de graviers, érosion de berges…).
La vallée de la Meurthe constitue un site majeur pour l’Azuré des paluds, un papillon protégé, menacé de disparition en France. L’Azuré des paluds est exclusivement inféodé à la grande pimprenelle (Sanguisorbe) et il est très sédentaire, toute modification de son habitat entraînant la disparition, soit de la grande pimprenelle, soit des fourmis Myrmica rubra et Myrmica scabrinodis entraîne sa disparition. En 2005, la population recensée sur la partie vosgienne du site atteint 1500 individus.

Forêt et étang de Parroy, vallée de la Vezouze et fort de Manonviller

Crapaud sonneur

Les milieux forestiers constitués de forêt alluviale à Orme lisse , de chênaies et de hêtraies offrent de nombreux habitats pour une grande diversité d’espèces végétales et animales. Parmi les plantes les plus rares, on peut citer la présence de la Langue de serpent et le Lys martagon.
Le Crapaud Sonneur, se reproduit dans les mardelles et les ornières des zones humides de ces massifs forestiers.
Le Lucane Cerf-volant a besoin de bois mort pour le développement de ses larves. La Lamproie de Planer fréquente les eaux bien oxygénées des ruisseaux du massif.
Le Cuivré des marais affectionne particulièrement les clairières à végétation haute du massif forestier.
Ce site aux habitats diversifiés offre un grand potentiel de territoires de chasse et de refuges pour les chauves-souris, dont les espèces forestières d’intérêt européen : le Vespertilion de Bechstein et la Barbastelle d’Europe.

Une biodiversité intéressante

D’autres rivières, affluents de la Meurthe, ainsi que des annexes de bord de Meurthe présentent une biodiversité intéressante, justifiant une inscription à l’inventaire départemental des Espaces Naturels Sensibles :

  • La forêt domaniale de Haute Meurthe (88)
  • La vallée de la Fave (88)
  • La vallée de la Plaine (54/88)
  • La vallée de la Mortagne (54)
  • La reculée du Plain à Damelevières (54)
  • La zone alluviale d’Art-sur-Meurthe (54)
  • Les îles du Foulon et de l’Encensoir à Tomblaine (54)
  • Le vallon de Bellefontaine à Champigneulles (54)

Ces zones sont de véritables réservoirs de biodiversité. Les réservoirs de biodiversité sont des espaces dans lesquels la biodiversité est la plus riche ou la mieux représentée, où les espèces peuvent effectuer tout ou partie de leur cycle de vie (alimentation, reproduction, repos) et où les habitats naturels peuvent assurer leur fonctionnement, en ayant notamment une taille suffisante. Ce sont des espaces pouvant abriter des noyaux de populations d’espèces à partir desquels les individus se dispersent, ou susceptibles de permettre l’accueil de nouvelles populations d’espèces.


Ces zones humides rendent aussi de nombreux services écologiques aux collectivités locales : lutte contre l’érosion des sols, amélioration de la qualité des eaux, réduction des risques d’inondations, qualité des paysages. (Pour en savoir plus)

Source de la Meurthe au Montabey

(Photo Wikipedia)

La Meurthe dans les grandes villes traversées

La Meurthe à Saint-Dié-des-Vosges

(Photo Wikipédia)

La Meurthe à Baccarat

(Photo Wikipédia)

La Meurthe à la limite de Nancy et de Tomblaine

(Photo Wikipédia)

Le Pont de Malzéville sur la Meurthe, datant du XVe siècle

Seuil et passerelle sur la Meurthe au lieu-dit Le Moulin Noir à Lay-Saint-Christophe

La Meurthe en aval de Nancy avant sa confluence avec la Moselle

(Photo Wikipédia)

La Gueule d’enfer, confluent de la Meurthe (à droite) et de la Moselle (à gauche et en face)

(Photo Wikipédia)

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